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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 11:34
Le dogme chrétien tient essentiellement à la croyance en Jésus, "fils de Dieu", engendré non pas créé, associé au "vrai Dieu" après sa résurrection. Mais en lisant les évangiles synoptiques quels étaient ses propres croyances selon son enseignement recueilli dans les évangiles synoptiques et ses principes religieux?

 

 

 

Jésus est un disciple de Jean le Baptiste,un ascète vivant dans le désert, "se nourrissant de miel et de sauterelles" qui institua la purification par le baptême dans une rivière, baptisé lui même par Jean - Baptiste et baptisant lui même, Jésus apparut aux yeux d'historiens comme un zélote, peut être un essénien, les zélotes critiquant comme lui le Temple de Jérusalem et ses prêtres, scribes, et les pharisiens appartenant à la classe la plus aisé. Il serait né sous le règne d' Hérode le grand, dernier roi de Judée, et mort après annexion de la Judée par Rome, sous le règne de l'empereur Tibère. Selon Matthieu, Hérode, celui qui dans son évangile fait mourir tous les enfants de Bethléem et qui dans l'histoire est connu pour le massacre des derniers descendants de David, la famille royale hasmonéenne, est mort en +4  pendant la petite enfance de Jésus(avant 5 ans environ?), et le procès de Jésus a lieu sous le préfet de Judée sous le règne de l'empereur Tibère, Ponce Pilate qui exerça entre 26 et 36; il commence à prêcher aprèsla mort de Jean  Baptiste-vers 28(wikipedia): il serait donc mort vers 30 à 35 soit entre 27 et 31 ans.

 

- Dans l'évangile de Marc, lors de son procès les sacrificateurs portent contre lui plusieurs accusations(de blasphèmes) mais Pilate pose une seule question: es tu le roi des juifs? C'est la seule qui l'intéresse, la seule qui intéresse par son entremise, le pouvoir romain. Jésus réponds: "tu l'as dit". Ce qui signifie probablement: "pourquoi cette question, tu l'as dit, tu le sait."  Car si Jésus est bien de la famille hasmonéenne, toute la famille de sa mère a été massacrée par Hérode le grand, et il utilise le vocable "fils de l'homme" pour ne pas être désigné comme prétendant royal et à ce titre menacé par le pouvoir romain ou utilisé par "les violents" qui veulent une révolte ouverte, et réfute le titre "fils de Dieu"dans différents passages des évangiles, car, selon Aslan, auteur du "zélote", ce titre aurait été attribué à Jules César à titre posthume par le sanhédrin , car Rome exige un sacrifice dédié aussi à Jules César dans le Temple à cette époque. Jésus ne veut donc pas mourir pour "ombrage" fait à J.César. Si Pierre(dans Matthieu) dis à Jésus : tu es le fils de Dieu, c'est qu'il est de lignée royale et il le croit capable de chasser l'envahisseur romain. Comme le Dieu du temple de Jérusalem est juif; pour ce simple pêcheur, César ne peut être son fils, son fils est juif et  de lignée royale, hors, Jésus est le dernier de sa lignée(mais il a probablement eu des enfants avec Marie de Magdala).

Et Jésus sait que cet aveu le condamne pour seddition; mais apparemment il veut choisir son motif d'accusation. Quand Pilate lui dit: Ne réponds tu rien? Vois de combien de choses ils(les sacrificateurs) t'accusent, il ne répond rien, si bien que seul le motif de seddition apparait: "roi des juifs". Ainsi il essaye de protéger ses disciples, car s'il avait été condamné pour blasphème, nul doute que ses disciples eussent subi le même sort, ou lapidés par la foule. De même lorsqu'il s'écrie selon Matthieu, juste avant de mourir dans un grand cri: "Eli, Eli, lama sabachthani? (Eli, Eli, pourquoi m'as tu abandonné?) Il apparait comme un simple disciple de Jean Baptiste, et en disant "être abandonné d'Elie"(Elie a été décapité au début de la vie publique de Jésus, il s'agit donc de fidélité à l'esprit d'Elie qui apparait comme son "ange gardien"), il protège toute la communauté d'Elie de représailles: s'il est abandonné c'est qu'il est un disciple ayant trahi son maître. Mais pas plus Matthieu ou Marc les évangélistes ne veulent donner de Jésus l'image d'un renégat, Matthieu dira: il disait "Eloï" (Eloï = Dieu, et Dieu est tellement exigeant, que même Moïse sera puni par Dieu qui se sent trahi, donc c'est moins répréhensible d'être abandonné par Dieu que par son maître!) et certains ont compris "Eli", quant à Marc il écrit "Eloï, Eloï lama sabachthani!" mais précise quand même aussi que "quelques uns comprirent Elie"! Ce qui explique que la petite communauté fondée par J.Baptiste dont le Mandéïsme(wikipedia), une religion contemporaine, se réclame, fait de Jean Baptiste son principal prophète et de Jésus un faux messie. C'est une petite communauté religieuse de langue araméenne comme Jésus et Jean Baptiste, qui existe encore de nos jours au Proche Orient, mais serait en voie de disparition en Irak. Ainsi, après le sacrifice de sa vie pour son peuple, Jésus, le plus saint des saints aussi bien pour les chrétiens que les musulmans, mais qui ne revendiqua jamais aucune dignité religieuse, face à l'échec politique, fut un aspirant à la royauté qui sacrifia son honneur pour la vie des siens.

 

 

  • Matthieu- 11,14-: "...c'est lui(Jean le baptiste) qui est est l'Elie qui devait venir..." 

Jésus ne compare pas Jean - Baptiste à Elie, il dit il EST Elie, le prophète qui chassa les prêtres de Baal, qui n'est pas mort mais a été emporté par Dieu dans une nuée et qui devait revenir à la fin des temps. Hors le temple a été souillé par les romain et un sanhédrin servile, on peut donc penser que Jean baptiste selon Jésus renversera le sanhédrin de Jérusalem comme Elie qui domina et égorgea les prêtres de Baal. Les références de Jésus sont donc un prophète violent, on peut donc penser que Jésus considérais, au moins en début de sa vie publique, comme légitime la violence dans certains cas. D'autre part, le passage biblique ci - dessus éclaire nettement sur une croyance de réincarnation des ou de certains prophètes. De même lorsque Jésus interroge ses disciples(Mat 16, 13): "Qui suis je aux dires des hommes, moi, le fils de l'homme? "Ils répondirent:"les uns disent tu es Jean - Baptiste(Jean - Baptiste est déjà mort décapité), les autres Elie, les autres, Jérémie ou un autre prophète"... Cette croyance en la réincarnation des prophètes est donc partagée par tous les contemporains juifs de Jésus. Jésus, lui, se déclare "fils de l'homme" et dans un chapitre précédent, nous avons démontré que cela signifiait probablement "prétendant royal".

(lire: Jésus, il se dit " le fils de l'homme", qui est -il de son propre aveu? )

 

Dans Mat  22, 41 - 45, Jésus interroge les pharisiens en disant:

"Que pensez vous du Christ? De qui est - il le fils? Ils lui répondirent: de David. Et Jésus leur dit: Comment donc David, animé par l'esprit , l'appelle t-il seigneur, lorsqu'il dit: "le seigneur a dit à mon seigneur: Assied toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied? Si donc David l'appelle Seigneur, comment est - il son fils? Nul ne put lui répondre un mot..."

  Donc, selon Jésus, le Christ des juifs, celui qui à la fin des temps doit règner sur le royaume de Dieu (les terres du roi David soumises au Temple de Jérusalem habité par Dieu dans le saint des saint), n'est pas de la descendance de David. Hors, Jésus proclamant que Jean le Baptiste est  "Elie", proclame assurément qu'il est le Christ, ce sera lui qui assurera la rédemption du Temple et en chassera l'élite sacerdoçale mise en place sous le Grand Hérode. Jean Baptiste vit pauvrementt pour partager la misère du peuple et reprocher la cupidité, la corruption, license de moeurs des classes riches, grands prêtres du Temple, scribes, pharisiens; il est le fils du prêtre Zacharie et de son épouse Elizabeth, parente de Marie, mère de Jésus, il ne serait donc pas de la lignée de David .

 

 

  • Comme Jean Baptiste, il prêche pour le partage des richesses: parabole du Jeune homme riche, -Mat 19,16...)de même que l'humilité("quiconque s'élèvera sera abaissé, quiconque s'abaissera sera élevé(Mat23,12)

 

  • Il partagerait la vision apocalyptique de son cousin éloigné Jean Baptiste? :
"..Il en sera de même à la fin du monde. Les anges viendront séparer les méchants d'avec les justes, et ils les jetteront dans la fournaise ardente où il y aura des pleurs et des grincements de dents". Mat 13, 49

"...Vous verrez le fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel"...Marc 14,62

  Mais on peut s'interroger sur la paternité de Jésus de ces visions: la géhenne n'est pas d'inspiration judaïque mais plutôt helléniste, bien sûr, Jésus a pu y être sensible. Mais en ce qui concerne "le fils de l'homme assis à la droite de Dieu", ce sont les paroles d'Etienne, sa vision avant de mourir lapidé. On peut donc se demander si cette vision n'a pas été intégré "a postériori" dans les évangiles comme ce fut le cas de "la croix"  que devront portés ceux qui suivent Jésus, que l'auteur place dans la bouche d'un Jésus qui alors n'est pas encore arrêté!

 

 

  • Il croit dans un au delà comme les pharisiens et  les esséniens mais plus "démocratique"(les sadducéens ne croient pas à la résurrection):

Marc 12, 18 - 34:

"...à la résurrection des morts, les hommes ne prendront point de femmes, ni les femmes de maris, mais ils seront comme des anges dans le cieux. Pour ce qui est de la résurrection n'avez vous pas lu, dans le livre de Moïse, ce que Dieu lui dit, à propos du buisson:je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, et le Dieu de Jacob? Dieu n'est pas Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes grandement dans l'erreur....
Ecoute israël, le seigneur, notre Dieu, est l'unique seigneur; et: tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toutes ta force. Voici le second: tu aimeras ton prochain comme toi même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux là. Le scribe lui dit: bien, maître; tu as dit avec vérité que Dieu est unique, et qu'il n'y en a point d'autre que lui, et que l' aimer...et aimer son prochain comme soi même, c'est plus que tous les holocaustes et tous les sacrifices. Jésus voyant qu'il avait répondu avec intelligence, lui dit: tu n'es pas loin du royaume de Dieu..."

  La croyance à un paradis qui n'est pas réservé à une élite, des "héros" pour les pharisiens, "des vertueux" pour les esseniens, mais à tous ceux qui croient en Dieu et se montrent altruiste vis à vis de leur entourage soutenu par Jésus, sera une des principales raisons du succès du christianisme selon Messadié auteur de "histoire générale des Dieux". et ce devoir d'altruismepermettra la construction de solidarité nationnale en Europe où l'église ouvrit, des écoles, des hôpitaux... avec les fonds de la charité chrétienne.

 

  • Mais le mépris de Jésus vis à vis des sacrifices faits au temple entraînant d'inutiles dépenses liées aux prix de l'animal sacrifié et à la taxe prélevée par le temple quand les marchants s'installèrent dans la cour externe du temple. pour un rite ne différant en rien d'un rite païen, le temple lui même étant résidence de Dieu idem les temples païens pour leurs dieux, le conduira à défier outrageusement le sanhédrin et causera sa mort cruelle par cruxifiction.

- En effet, par le baptême, jean - Baptiste, purifiait le baptisé quand jusque là, seul le temple avait cette prérogative. Il sera décapité pour avoir critiqué les moeurs d'Hérode Antipas, mais sa disgrâce auprès du temple aurait été l'élément déterminant.(wikipedia)

- Jésus en recommandant l'altruisme comme sacrifice plutôt que le sacrifice animal, devient à son tour, l'ennemi n°1 du temple.

 

 

  • Mat 22, 15 - 22: ...Est - il permis de verser le tribut à César?...  (Jésus): "Montrez moi la monnaie avec laquelle on paie le tribut. Et ils lui présentèrent un denier. Il leur demand: de qui porte t- elle l'effigie et l'inscription?  De César lui répondirent - ils. Alors il leur dit: "Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu."

Nous avons vu précédemment que Jésus lors de la cène, prononce des paroles évoquant un rite mithraïque(voir lien plus haut Jésus, fils de l'homme) qui est un rite d'union à Dieu en vue du sacrifice de sa vie pour sa communauté, très répandu dans l'empire romain, notamment les légionnaires. de toute évidence, Jésus qui dans un premier temps recommandait de ne s'adresser qu'aux enfants d'Israël, entendit s'allier avec les adorateurs de Mithra, rite solaire monothéïste, le nombre de 12 des apôtres pouvant correspondre aux 12h du cadran solaire du rite solaire(voire chap 2, histoire générale de Dieu) car eux aussi sont adeptes de l'ascétisme, la solidarité vertueuse avec le peuple. Il entend donc ne pas risquer une guerre sanglante avec Rome, mais plutôt de participer à un cercle "vertueux" à l'échelle de l'empire. En s'unissant  à  Dieu  par le partage fraternel, il supprime la notion de "maison de Dieu", héritage païen du lieu tabou matérialisé par le temple, "une visibilité" de Dieu, alors que "Dieu est esprit seulement" dira t-il: il institue la prière ave le "Notre père": la fusion spirituelle dans la prière dans un esprit communautaire "le saint esprit", le recueillement rétrospectif chrétien, (puis musulman, idem pour les juifs de la diaspora après la destruction en 66 du temple de Jérusalem) est né.

 

- Pour soulager la misère du peuple, le "roi - serviteur de son peuple", entendit supprimer les inutiles sacrifices au temple et les taxes qui s'y rattachaient en faisant évoluer les mentalités par le prêche(discours politique de ce temps), -Pour sauver son peuple d'une guerre trop inégale, il refusa les révoltes qui viendront plus tard et aboutiront à la destruction du temple et déportation de la population en 66 puis plus tard, la destruction totale de Jérusalem(reconstruite ultérieurement par Rome) en encourageant le versement du tribut à Rome.

- Pour sauver sa communauté, ses enfants probablement, dans son dernier souffle, il sacrifia son honneur en s'accusant faussement d'être un hérétique à l'enseignement de son maître, le prophète Jean le Baptiste.

 

- A  travers l'hostie consacré de l'église romaine, persiste un substitut au "saint des saint" du temple juif de Jérusalem, ou le lieu tabou des païens, et quel facétie de l'histoire que l'on bâtie au moyen âge des cathédrales monumentales, des églises orthodoxes particulièrement luxueuses en l'honneur d'un roi juif divinisé malgré lui,  et qui méprisa la vanité de la richesse de son Temple!  Et les juifs de la diaspora qui ne firent plus de sacrifices après la destruction ddu temple, oublièrent que ce fut le principal litige de Jésus avec le Temple!

 

lire(cliquer):

Avec "le zélote" de R. Aslan, je termine le puzzle "Qui était Jésus avant que la mort en fit le Dieu chrétien?"

 

Jésus, il se dit " le fils de l'homme", qui est -il de son propre aveu?

 

La religion des partisans de la Vie: l'écolo-babisme

 

-Qui était Jésus?

 

 

 

 

 

 

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 22:46
La lecture du livre "le zélote"de Reza Aslan(éd les arènes) m'a permis de finir le puzzle que j'avais déjà commencé du projet politique de Jésus dit "le nazaréen", mais aussi de comprendre ce qui fit de lui le Dieu - Christ des chrétiens, comment l'église catholique et romaine fille de St Paul le "prophète des païens" s'inspira et divergea de l'église primitive de Jérusalem qui disparut en 70 après J.C avec la destruction du temple de Jérusalem et la déportation de ses habitants.

 

Dans l'article " -Qui était Jésus?    on voit qu'il fut d'abord un maître ayant des disciples juifs s'adressant aux juifs seuls("N'allez pas vers les paîens, et n'entrez pas dans les villes des Samaritains; allez plutôt vers les brebis perdues de la maison d'Israël. - Mat 10,5 -  "et  " -je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues d'Israël - Matthieu 15,24 -"). Puis après une rencontre avec une cananéenne montrant une volonté ferme de s'instruire auprès de lui, en toute humilité, il l'accepte comme disciple après l'avoir dans un premier temps éconduit. Il s'adressera aussi aux samaritains, juifs non orthodoxes, aux marginaux ou rejetés de la société juive de cette époque, et semble avoir eu aussi des liens avec des romains puisqu'il guérira la fille d'un légionnaire, la propre femme de Ponce Pilate lors de son procès témoignera discrètement en sa faveur(pendant qu'il siegeait au tribunal, sa femme lui fit dire: qu'il n'y ait rien entre toi et ce juste; car aujourd'hui j'ai beaucoups souffert en songe à cause de lui" - Mat 26,19).

 

"Le premier siècle fut un âge d'attentes apocalyptiques chez les juifs de Palestine, nom romain de l'ample territoire qui englobait  l'Israël et la Palestine actuels....D'innombrables prophètes, prêcheurs er messies arpentaient la Terre sainte en annonçant l'imminence du jugement dernier. ...Ajoutez à cette liste la secte des esseniens dont certains membres vivaient en ermites sur le plateau aride de Qumrân, sur la rive N-OE de la mer morte; le parti révolutionnaire juif du premier siècle connu sous le nom de zélotes qui contribua à déclencher une guerrre sanglante contre Rome; et les redoutables brigands assassins que les romains qualifiaient de sicarii(porteur de poignard ou sicaires). Le tableau qui se dégage alors de la Palestine du 1er siècle est celui d'une période submergée d'ardeur messianique"

écrit Reza Aslan.

Reza Aslan nous rappelle que Jésus fut un disciple de Jean le  Baptiste et que ce dernier, par son comportement, ascétisme, reproche sur la liberté des moeurs s'adressant à des puissants, en l'occurence reproche à Hérode Antipas, tétraque de Galilée et de Pérée son union avec la femme de son demi frère. Selon l'historien Flavius Josephe(site:Wikipedia), Jean vit dans le désert, il est très populaire. C'est lui qui initie le baptême, ou rite purificateur par l'immersion du corps dans l'eau(rivière en l'occurence), apparaissant ainsi comme rival direct du temple de Jérusalem, seul habilité jusque là à la purification, rite nécessitant de coûteux sacrifices d'animaux par la population. Mais en se dissociant du temple, Jean le Baptiste devient aussi un troublion pour Rome qui asservit les peuples en prenant le contrôle des sacrifices aux Dieux, en installant dans un même panthhéon les Dieux païens des pays conquis et le culte des empereurs de Rome. Pour le Dieu des juifs, un Dieu tribal étroitement lié à la terre sacré des juifs et que seul le temple de Jérusalem est reconnu par les juifs orthodoxes, c'est le temple de Jérusalem qui doit donc être associé au culte de l'empereur, Hérode installe l'aigle romain au dessus des portes du sanctuaire(voir note p296 dans "le Zelote") ce qui bien entendu, est à l'origine du mouvement zélote qui veut dans un premier temps, la révolte contre Rome tout comme le sacrilège du temple par le roi séleucide Antiochos IV qui voulut imposer un culte païen déclencha "la révolte des Maccabées, et avec Jean le Baptiste prône de se détourner du temple et ignorer les romains. Jésus se fera baptiser par Jean le Baptiste et ira, également, dans le désert méditer( le baptême sera longtemps le seul sacrement de l'église chrétienne catholique et romaine). Selon l'historien Flavius Josèphe, juif au service de Rome, Jean le Baptiste est exécuté après incarcération car Hérode Antipas craint qu'il utilise sa popularité pour pousser la population à la révolte.

Jésus donc, disciple de Jean Baptiste, considérait le temple souillé et sermonnait en vue de l'apocalypse, tous deux traitait les pharisiens de"race de vipères" (Mat 3, 7,  et Mat 12,34), à la mort de jean le Baptiste, Jésus se retire dans le désert, une foule vient vers lui, il est donc reconnu comme successeur de Jean.(Mat 14, 12 à 14).

Cependant, Jésus ne s'identifiera pas à Jean. Après lui avoir rendu hommage:

"...parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'en a point paru de plus grand que Jean baptiste...Depuis le temps de Jean - Baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux est forcé, et ce sont les violents qui s'en emparent. ...c'est lui qui est l'Elie qui devait venir." - Mat 11, 12 -,

 Jésus affirme une indépendance vis à vis de Jean - Baptiste:

"... les disciples de Jean vinrent vers Jésus et dirent: Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons - nous, tandis que toi et tes disciples ne jeûnent point"Mat 9, 14,,

Jésus leur répond en paraboles pour leur faire comprendre l'importance de la conviviabilité pour faire passer un message, et que son message est nouveau et  nécessite une méthode nouvelle." en effet, si Jean Baptiste contesta le rite putificateur du temple, Jésus, lui s'attaqua à des rituels religieux, pris des libertés avec l'observation du jeune du Sabbat et rite traditionnel: -Mat, 15,1 -

"...des pharisens et des scribes vinrent de Jérusalem auprès de Jésus et dirent: pourquoi tes disciples transgressent - ils la tradition  des anciens? Car ils ne se lave pas les mains quand ils prennent leurs repas"...

Il prend ainsi ses distances avec l'orthodoxie juive, sans pour autant qu'il y ait rupture complète avec le temple.

Je partage l'opinion de l'auteur du zélote qui insiste sur le sens du titre que Jésus se donne à lui même, "le fils de l'homme", et sa mission de messie juif: Jésus apparait comme revendiquant la royauté, ce qui, dit ce même auteur justifie le crucifiement et le panneau indiquant son crime de séddition"Jésus roi des juifs". pour les juifs de ce temps là, c'était une mort ignomineuse qui ne pouvait être souhaité, et ce fut sans doute la raison du suicide de Judas, disciple qui livra Jésusà ses ennemis. 

lire: Jésus, il se dit " le fils de l'homme", qui est -il de son propre aveu?

 

Mais quel fut son projet politique?

Entendait -il  rentrer en rébellion ouverte contre le Temple et Rome comme d'autres zélotes le firent avant et après lui et comme le pense l'auteur de "le zélote"?

Certes, l'auteur cite en page de garde Matthieu 10,34:

"N'allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive."

Voici la citation complète:

"Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle -mère; et l'homme aura pour ennemi les hommes de sa maison... Celui qui ne prend pas sa croix, n'est pas digne de moi. Celui qui conservera sa vie la perdra, et celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. "

Dans ce passage, Jésus prêche donc la rébellion à l'ordre établit, mais l'allusion à la croix dans ce passage, laisse à penser qu'il exprime non pas la pensée de Jésus de son vivant, mais plutôt la pensée de l'auteur qui encourage les premiers chrétiens à sacrifier leur vie à leur cause.

Hors dans "le Zélote", on apprend que que l'évangile de Matthieu et Luc auraient été écrit vingt ans après Marc, entre 90 et 100 après J.C. Ce n'est donc qu' après la destruction de Jérusalem et de son temple(en 66) que Jésus apparut comme le vrai messie dont on devait garder par écrit son épopée. Pour comprendre  cette période obscure où ses disciples se cachent et sont peu nombreux, souvenons nous de ses dernières paroles sur la croix juste avant de mourir( Mat 27, 45 - 47) :

...vers la neuvième heure, Jésus s'écria d'une voix forte:"Eli, Eli, lama sabachtani?" c'est à dire: mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné? Quelques uns de ceux qui étaient là, l'ayant entendi, dirent: il appelle Elie...Jésus poussa un grand cri, et rendit l'esprit."

Dans l'évangile de Marc il s'écria: "Eloï, EloÏ, lama sabachtani", mais Marc précise que certains comprirent qu'il disait "Elie"

Si l'assistance comprend "Eli", c'est peut être qu'il s'est bien adressé à Elie, prohète dont Jésus fait allusion plusieurs fois dans l'évangile et, comme nous l'avons vu plus haut, Jésus déclara que Jean Baptiste est Elie(croyance en la réincarnation des prophètes?) . Hors, à l'époque de la rédaction des évangiles, jésus est considéré comme le "messie", le sauveur de tous les homme en tant que "fils de Dieu"; il ne peut donc pas appelé à son secours un prophète!

On peut donc émettre l'hypothèse qu'il a bien dit "Elie" et non pas "Eloï", nom donné à Dieu par les juifs, ce qui n'a rien d'étonnant puisqu'il était disciple de Jean Baptiste. Tout comme l'esprit d' Elie était en Jean - Baptiste, Jésus aurait donc pu se considérer sous la protection de l'esprit de celui qui habitait son maître, et par ce cri de désespoir il exprime le doute d'avoir failli à sa mission puisqu'il se sent abandonné par Elie, prophète qui selon la  bible n''est pas mort mais a été enlevé a ciel par une nuée.

pour connaître la mission de Jésus, il faut donc: se mémorer ses actions passées et sa philosophie, celles de Jean Baptiste, et le récit de la vie d'Elie dans l'ancien testament:

 

  • Actes et prises de position de Jésus:

- Le partage lire: Une vieille recette évangélique pour rendre plus performante l'aide humanitaire alimentaire.

aide aux pauvres et indigents ou malades.

- il chasse les marchands de la cour du temple, voici ce qu'écrit  R.Aslan à ce sujet(p150 le zélote):

  ...en disant:"vous avez fait de ma maison un repaire de brigands!", il ne s'adressait pas qu'aux marchands et aux changeurs ...Mais à ceux qui tiraient le plus gros profits du commerce du sanctuaire, et ce, sur le dos des galiléens démunis tel que lui...Comme ses prédécesseurs emplis de zèle(d'où le nom zélote)...le principal adversaire de Jésus dans les évangiles n'est ni l'empereur et ses administrateurs païens en Judée. Mais bien le grand prêtre Caïphe...

Aslan nous rappelle les critiques sévères de Jésus sur tous les dignitaires du temple: 

- "Gardez vous des scribes, qui aiment à se promener en robes longues, et être salués dans les places publiques; qui recherchent les premierss sièges dans les synagogues, et les premières places dans les festins; qui dévorent les maisons des veuves et qui font pour l'apparece de longues prières. Ils seront jugés plus sévèrement."

Il critique également "l'hypocrisie des pharisiens" et dans la parabole du bon samaritain, il dépeint un lévite, un membre de la classe sacerdoçale, indifférent aux malheurs d'un juif attaqué par des brigands alors qu'un samaritain lui vient en aide. Hors les samaritains étaient méprisés par les juifs orthodoxes.

- Il baptise comme Jean le Baptiste, donc initie un rituel religieux hors du temple.

- C'est un faiseur de miracles et exorciste ce qui le rend populaire. Il guérit un aveugle et l'envoie au temple pour témoigner du don de Jésus, on le chasse.

  • Jean - Baptiste initie le baptême
  • Elie lutte contre un roi idolâtre;  à l'époque de Jésus, Hérode scandalise les juifs pieux en ayant installé l'aigle romain au dessus des portes du sanctuaire et en sacrifiant à Jules César en tant que "fils de Dieu" selon Aslan dans le zélote. Elie donne à une veuve un pot de farine qui ne se vide pas, de même une jarre d'huile afin qu'elle n'en manque pas; ce qui n'est pas sans rappeler la multiplication des pains et poissons par Jésus.
  • Elie ressucite le fils d'une veuve, Jésus ressucite Lazare
  • Elie oint Elisée pour lui succéder, Jésus est baptisé par Jean le Baptiste.
  • Elie égorge de sa main les prophètes de Baal, Jésus semble bien vouloir être un roi qui s'opposera à la cupidité selon lui de la classe sacerdoçale. 

Comme on le voit, Jean Baptiste et Jésus ont pu être assimilés  à Elie et Elisée, et rien de surprenant à ce qu'il pense que sa mission est de chasser les prêtresdu temple, Aristocratie sacerdotale servile, dont le grand prêtre est d'origine étrangère(wikipedia), mise en place par le grand Hérode(ne pas confondre avec Hérode Antipas), lui même mit en place par Rome et qui assassina tous les membres de la famille hasmonéenne dont Mariamne qui était la dernière de ses épouses et qu'il accuse d'adultère ainsi que ses deux fils. Mariamne avait aussi 2 filles et l'on peut se demander si l'une d'elle n'était pas Marie, mère de Jésus, cachée par le temple puis mariée à Joseph, un vieil homme veuf ayant des fils selon un récit apocryphe(Jésus aurait pu donc avoir que des demi - frères) en étant déjà enceinte, ce qui ferait donc de Jésus un prétendant légitime à la royauté par sa mère comme tous les évangiles l'affirment. Marie aurait servi au temple à l'âge de 12 ans selon les apocryphes.

 

Pour comprendre le projet de Jésus, examinons ses actions juste avant le procès du temple:

 

  Il se réunit en secret en ville avec ses disciples(Marc 14, 12 à 25) pour le repas de la Pâque juive. Au cours de ce repas il annonce la trahison de Judas l'iscariote(surnom signifiant "zélote" pour certains), puis il prononce les paroles qui donneront chez les chrétiens la consécration de l'hostie:                                                                   

  "...Jésus prit le pain et le rompit; et après avoir rendu grâces, ils leur donna, en disant: ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et après avoir rendu grâces, il la leur donna, et ils en burent tous. Et il leur dit: "Ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour beaucoup"...

Jésus intronise donc ce jour de Pâques, un nouveau rituel sacrificiel: le pain symbolise le corps de celui qui va se sacrifier pour sa communauté, le vin, symbolise le sang versé. Hors dans "Histoire générale de Dieu", G. Messadie éd R. Laffont, ce rituel se calque sur le rituel du culte monothéïste de Mithra, plus ancien que le christianisme et répandu dans tout l'empire romain parmi les notables et les légionnaires, aspirants à des valeurs altruistes, un idéal de probité et de justice, à l'honneur et la vertu guerrière, un code d'honneur qui protège les faibles et que le christianisme s'efforcera d'instituer dans la noblesse féodale(succès limité!) .

"Le mithraïsme joua un rôle considérable, car il prépara l'avènement du christianisme par ses rites et ses mythes: il comportait en effet , des stades initiatiques et des sacrements au nombre de 7, dont les principaux étaient le baptème, la confirmation et une cérémonie qui évoque singulièrement la cène, car on y buvait dans une coupe de vin qui symbolisait le sang de Mithra et l'on y partageait  le pain qui symbolisait son corps. Les initiés étaient promis à l'immortalité et au paradis des âmes pures s'ils restaient justes, sinon, ils étaient condamnés à l'enfer. Le Dieu lui même était très ancien, puisqu'il remontait au mazdéisme, la religion des indo - aryens établis en Iran au IIe millénaire avant notre ère"... La plus étonnante des ressemblances du mithraïsme avec le christianisme est celle de la cène:"Celui qui ne mangera pas mon corps et ne boira pas mon sang de façon à se confondre avec moi et moi en lui n'aura pas le salut." (- Histoire générale de Dieu, chap 2 - )

Ainsi si dans "le zélote", Aslan a parfaitement expliqué "le climat " trouble de cette époque, "l'esprit zélote", il a mal cerné la personnalité de Jésus. Certes la référence à Elie qui souleva le peuple et égorgea les prêtres de Baal pouvait donner à croire qu'il entendait, comme tout zélote, s'en prendre aux prêtres du temples physiquement. Mais l'observance de rites mithraïques au sein du judaïsme,(qui n'est que l'inverse de l'influence du judaïsme sur les grecs, "les gentils" qui affluaient dans la cour extérieur du temple du temple), les noms grecs que Jésus donnait à ses disciples hébreux montre sa sensibilité helléniste, son rapprochement des samaritains, ses critiques sur les notables orthodoxes, tout démontre à cette époque une démarche synchrétique devant aboutir à la paix et respect mutuel entre vertueux . Jésus donc, n'apparait pas comme un galiléen pauvre et inculte tel que le décrit Aslan, mais comme un homme cultivé, empreint d'intelligente sagesse dans ses paraboles,soucieux avant tout de son peuple et sensible à ses souffrances, voulant s'allier à ceux qui dans l'empire romain, partageait le même idéal de justice et vertu que lui, les serviteurs de Mithra. La description du zélote fait par Aslan, correspondrait mieux à Judas l'Iscariote, Jésus sait qu'il va le trahir car il n'admettra pas un rituel païen à ses yeux au sein du judaïsme. Tout comme Jean Baptiste détournait du temple par son baptême ceux qui voulaient se purifier, en s'installant sur le Mt des Olivier, en face du temple de Jérusalem, Jésus entendait bâtir son temple en trois jours:le premier, il chasse les marchants du temple, le second il institue un rituel mithraïque, s'assurant ainsi probablement des sympathisants au sein des notables ou légionnaires romains, le troisième il s'installe sur le Mt des oliviers en rivalité ouverte au temple("il fait de son corps son temple"(évangile de St Jean 2, 13 - 22) en s'unissant à Dieu par le rituel mithaïque), espérant  que le peuple vienne à lui avant qu'il soit livré au temple pour hérésie par Judas. Il espère ainsi embarrassé le grand prêtre Caïphe: s'il le condamne pour blasphème à mourir par lapidation pour avoir embrassé un rite mithraïque, des romains pourraient en prendre ombrage, et sans doute espère t-il une révolte populaire car il aimé du petit peuple. Aussi quand "une foule armée d'épées et de bâtons envoyée par les principaux sacrificateur, par les scribes et par les anciens" vient pour l'arrêter, il empêche ses disciples de livrer combat et se livre.

Mais Caïphe est plus rusé: il fait venir des faux témoins qui l'accusent d'avoir pour dessein de détruire le temple(dans tous les évangiles synoptiques). Jésus revendique alors son titre de "fils de l'homme", le temple le livre au romain qui le condamne pour seddition mais sur la pancarte d'accusation rédigée au pied de la croix le crime blasphématoire n'est pas inscrit. Judas se suicide, il comprend la manoeuvre de Jésus qui s'est servi de lui, il n'a pas dénoncé un blasphémateur mais fait crucifier un prétendant royal.

Les "doux" ont perdus, "les violents" en 66 s'attaque au temple. Les romains désireux que tous vénèrent l' empereur divinisé détruisent Jérusalem et son temple, ils leur apparait insupportable qu'un Dieu ne puisse être vénéré à Rome et que l'on prétende de plus qu'il est supérieur à tous les Dieux, le monothéïsme juif entre en rivalité avec le culte de l'empereur. Les révoltes zélotes qui ont entrainées la chute de Jérusalem et de son temple, rendent raison aux "doux", le christianisme se développe ce qui entraîne la rédaction des évangiles.

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2 mai 2014 5 02 /05 /mai /2014 18:54
- Pour ceux que les premiers chrétiens nommaient les "demi -juifs", c'est à dire des juifs reconnaissant Jésus comme prophète, Jésus est un prophète servant le "vrai Dieu", pour les chrétiens disciples de Paul, "l'évangéliste des païens" et donc de l'église primitive qui donnera naissance à l'église catholique et romaine, Jésus est Dieu fait homme durant le temps de son apostat, pour certaines communautés chrétiennes et pour l'Islam, il est un homme parfait sur lequel le verbe de Dieu est descendu sous la forme d'une colombe(baptême par St Jean le baptiste). Jésus, lui, se déclare comme "le fils de l'homme" que signifie ce terme?

- Rapellons tout d'abord qu'il définit le terme " fils de Dieu" :

Quand Jésus vit la foule qui le suivait, il gravit la montagne. Il s'assit et ses disciples s'approchèrent.
Alors ouvrant la bouche, il se mit à les instruire. Il disait: "...heureux les artisans de la paix, ils seront appelés
"fils de Dieu"...
- évangile de St Matthieu 5-1,12

On ne peut être plus clair: Dieu veut la paix, Dieu est père et reconnait pour fils les hommes faisant sa volonté.
Donc l'appelation "fils de Dieu" n'est pas un qualificatif propre à Jésus et ne sous entend pas une "nature divine"!
Jésus refusera ce qualificatif d'ailleurs, sauf au moment du procès où le sacrificateur lui demande:" je t'adjure par
le Dieu vivant de nous dire si tu es le Christ, le fils de Dieu." Jésus répond "tu l'as dit",...(Matthieu 26, 57 - 27,2)
Suite à quoi il est condamné pour blasphème. Ce qui signifie que Jésus revendique ce qu'il fait au nom de Dieu et
 mérite donc à ce moment là d'être appelé "fils de Dieu". Hors le chef d'accusation principal rapporté par des témoins
 est celui de profanateur pour avoir déclaré: "je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en 3 jours". Donc Jésus revendique au nom de Dieu un acte contre le temple; détruire le temple pouvait être considéré comme un acte de banditisme, rebâtir en 3 jours comme une fanfaronnade sacrilège, mais revendiquer cela en tant que disciple de Dieu fait de lui un hététique, un apostat. Ce qui explique sa condamnation par mort infâmante sur la croix, et le fait que la foule préfèrera voir gracier un bandit comme Barabas plutôt que Jésus jugé comme bandit et apostat.

On peut cependant se demander comment, lui, un artisan de la paix, entend s'y prendre pour détruire le temple et le rebâtir en trois jours! Et c'est aussi la question que se pose dans l'évangile ceux qui l'entendent. Il faut se souvenir de la seule action "violente" relatée par l'évangile concernant Jésus: lorsqu'il chassa les marchands du temple, "la maison de son père" dit - il(arte:les marchands d'animaux pour les sacrifices rituels étaient installés sur le Mt des oliviers, afin de pouvoir mieux les taxer, les sacrificateurs les firent installer dans la cour du temple, ce qui apparut comme un sacrilège aux yeux de certains juifs pieux comme Jésus, considérant que l'argent corrupteur ne saurait trouver sa place dans la "maison de Dieu"). Jésus donc, en prétendant détruire et reconstruire un temple qui selon l'évangile de St Jean aurait été bâti en 46 ans, il ne s'agit pas du monument, mais il prétend lutter contre la corruption, assainir les finances, afin de ne pas voir la cour du temple transformé en foire à bestiaux, c'est le fonctionnement du temple qu'il entend changer, voir peut être ceux qui l'administrent..!

Et il fait cela parce qu'il est le " Fils de l'homme", comme il se nomme à de multiples reprises, parole énigmatique...

Devinette pourtant facile à deviner: les juifs sont sous administration romaine, peu avant la Pâque juive, Jésus fait une entrée triomphale sur un ânon, la foule jette des rameaux sur son passage, un épisode évoquant sa légitimité à revendiquer la royauté de la lignée davidique. Hors, souvenons nous qu'il est un "artisan de la paix", il entend y arriver par la ruse, il ne veux heurter directement les romains en se proclamant roi et déclencher une répression sanglante. Il a recours au titre de "Fils de l'homme", de même le fils fait la volonté du père, le(s) fils de Dieu, celle de Dieu, "le Fils de l'homme" fait donc celle de l'homme, c'est à dire, il gouverne non pour dominer(souvenons nous qu'il veut servir à table ses apôtres et lave leurs pieds poussiéreux comme un serviteur) mais pour répondre aux aspirations de son peuple, peuple qui se soumet à la volonté de Dieu.

Il apparait que pour lui, le problème n'est pas tant les romains, il semble s'être fait des appuis chez les romains, en guérissant la fille d'un romain légionnaire, et dans l'évangile de St Matthieu, la femme de Ponce Pilate lui fait dire tandis qu'il siègeait au tribunal: " ne te mêle point de l'affaire de ce juste, car, à cause de lui, j'ai été très affectée en songe". Selon St Matthieu, Ponce Pilate ne retient aucun crime contre Jésus, tente de le sauver en proposant à la foule de libérer pour la Pâques un prisonnier et de choisir entre Barabas ce bandit et Jésus, mais la foule réclame Jésus le croyant coupable d'apostat, et Ponce Pilate le lui livre "en se lavant les mains", signifiant par là qu'il refuse d'être responsable du sang versé, ilcède pour éviter une émeute. Cependant, la peine capitale ne pouvant être appliquée que par le pouvoir romain, Ponce Pilate va humilier la caste sacerdotale en placardant: "jésus, roi des juifs", car la peine capital par cruxification était le sort des rebelles au pouvoir romain et non pas le crime d'apostat dont il n'avait que faire. Ainsi, Ponce Pilate réalisait un doublet: il éliminait un prétendant royal, un espion ayant pu le renseigner sur l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem peu de temps précédemment, il affaiblissait un peu plus la classe sacerdotale puisqu'elle livrait au pouvoir séculier de Rome un prétendant royal sans que le sacrilège soit reconnu( la femme de Ponce Pilate informe en fait ce dernier que Jésus est intègre et en opposition à la cupidité des sacrificateurs) par le pouvoir romain, la classe sacerdotale apparaissait ainsi comme corrompu et totalement asservi à Rome!

Guère étonnant que 70 ans plus tard éclate la révolte des zylotes contre le temple, violente et meurtrière contrairement à la volonté de Jésus qui refusait qu'un juif tire le glaive contre un juif, et rien d'étonnant que le pouvoir romain réprime avec violence l'émeute, un temple indépendant de Rome ne pouvant que prêcher contre Rome, puis la déportation de la population de Jérusalem.

 

lire: La religion des partisans de la Vie: l'écolo-babisme

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  • Ce blog décrit le monde utopique des "écolo-babistes", d'après le roman le temps des révélations, édition site publibook.
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